Kusen donné lors du camp d'été 2002

Quand vous vous asseyez, ne déplacez pas toutes les couvertures, alignez-vous bien avec votre voisin, placez-vous en quinconce. La concentration intérieure doit aller de pair avec la concentration extérieure. Les camps d’été, les sesshins, sont la meilleure opportunité pour progresser dans la pratique de zazen. Plus on vit une vie individualiste, moins c’est facile de pratiquer zazen. Quand on est en groupe, comme ça, on a beaucoup plus de facilité à pratiquer zazen trois, quatre jours.

Avant, les camps d’été duraient deux mois. Avec Sensei on faisait deux mois de camp d’été. Maintenant je ne peux plus pratiquer deux mois, non pas parce que je n’aime plus le zazen, mais parce que les pratiquants, ceux qui devraient pratiquer avec moi, ne sont pas disponibles. Année après année, mois après mois, au lieu de se renforcer, d’approfondir leur pratique, leur pratique s’affaiblit et diminue en intensité, en temps.

Les gens aimeraient un effet très rapide, un résultat très rapide au zazen, alors pendant quelques années, ils se concentrent intensément, mais comme les résultats ne viennent pas assez vite, alors ils se découragent.

A vrai dire, c’est difficile pour nous d’évaluer la valeur véritable du zazen.

L’autre fois, je parlais de la notion de temps pour le bébé d’un an et l’adulte de cinquante ans. La notion de temps pour l’homme pour devenir un bouddha, c’est un peu la même chose, la même relation que pour un petit bébé qui pense qu’un an est immensément long. Les quatre-cinq premières années d’un bébé, c’est équivalent à dix ans d’un adulte.

D’un point de vue de bouddha, le temps pour arriver à l’éveil, à l’émancipation, à la libération totale, pour quelqu’un qui pratique assidûment et sérieusement, est très rapide. Mais du point de vue de notre notion humaine, c’est très long, c’est vraiment l’affaire d’une vie.

On appelle ça la grande affaire. C’est vraiment l’affaire d’une vie, c’est une recréation, on est bien obligé de s’harmoniser avec le temps et les conditions dans lesquelles on est. Alors pour certains, un mois de camp d’été c’est long, long, long, c’est très difficile. Moi, j’ai à peine le temps de me concentrer que c’est déjà fini et que je dois rentrer chez moi.

On ne doit jamais juger des trois trésors avec des références humaines, on ne doit jamais oublier que le seul point important dans une mission, une Sangha, un camp d’été, c’est de pouvoir créer un dojo et d’y pratiquer zazen, face à soi-même, avec les autres. C’est seulement ça, zazen, c’est toujours la même chose.

Je me souviens qu’à son époque, Sensei nous disait : « Ici, ce n’est pas le Club Méditerranée! »

C’est vrai qu’on a beaucoup de souvenirs de fêtes, de rencontres amoureuses, tout un tas de phénomènes, des drames, des moments de bonheur, des moments où on avait froid, des moments où on avait chaud. Mais la seule chose véritablement importante et éternelle, dont les bénéfices sont éternels, on ne peut pas les perdre, c’est l’accumulation des zazens, à cause de ces heures, ces années de zazen assis face au mur.

Aujourd’hui peut-être notre zazen prend une certaine dimension. Quoi qu’on vise dans la vie quotidienne, même les plus grandes passions, les plus grands moments de bonheur, même la réussite sociale, même les enfants, la famille, de tout cela il ne reste qu’un rêve, un vague rêve, avec le temps.

Par contre avec le temps, le zazen devient inébranlable, invulnérable, éternel, et ça, ça intéresse qui? Allez expliquer ça à une mouche qui tourne autour d’une lampe.

 

Maitre Kosen,

dimanche 4 Août 2003

 

Méditation zen : Ango, le camp d'été

Avec le temps, le zazen devient inébranlable, invulnérable, éternel

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